Moi couseuse
De rang humble
De caste invisible
Inconnue
Encore
Moi couseuse
De chiffons perdus par les pauvres voyageurs
Au cœur de la nouvelle foret
En laissant tomber entre ses doigts trop mobiles
Des miettes de soi
Pour se reconnaître
Dans mes vêtements arc-en-ciel
Encore
Moi Icare
Maître curieux dans la boutique
Sur l’île cachée entre les pétales
De la rose des vents
Je colle
Avec de la lymphe d’arbre et de l’eau de mer
Les plumes des oiseaux qui passent
D’ un horizon à l’autre
En laissant tomber
Des miettes de soi
Pour se retrouver
Sur l’île cachée entre les pétales
De la rose des vents
Encore
Moi chirurgien (ex)communié
Avec une incertaine, très grande habileté
Je pratique maintenant la blessure douce et aiguë
J’incise
La peau
Un minuscule trou où enfoncer
La plume d’ailleurs
Greffe féroce et subtile
Qui s’infiltre dès la naissance
Dans la créature terrestre
Pour la soutenir
Au-delà
Du vol.
Livia Claudia Bazu est née à Bucarest en 1978, d’une mère traductrice et d’un père pianiste. En 1990 elle s’est transférée avec sa famille en Italie, à Montecatini Terme. Pendant son adolescence elle a publié sporadiquement sur la revue pour les jeunes UTOPIA. En 1997 elle s’est transférée encore, seule cette fois, à Rome, pour suivre l’Université. La nécessité de finir ses études et sa passion pour Rome lui ont fait explorer la ville dans ses multiples dimensions. En 2003 elle s’est diplômée en Littérature comparée. La même année elle s’est classée cinquième au concours littéraire Eks&Tra, avec la poésie "Autobiografia". Actuellement elle est train de livrer son Doctorat de Recherche auprès de l'Université pour Etrangers de Sienne, avec une thèse intitulée: "Significare altrove . Contaminazione e creatività linguistica nelle realtà interculturali italiane. (Signifier ailleurs. Contamination et créativité linguistique dans les réalités interculturelles italiennes )" Elle est en outre présidente de l’Association interculturelle "Roma Porto Franco". En 2006 elle a publié les récits "Arterie" et "Trame" sur la revue littéraire Sagarana.