La vérité est fille du temps
Francis Bacon
L’air était de glace, deux hommes se regardaient en biais, assis l’un en face de l’autre sans dire un mot. Ils venaient de s’installer dans leurs sièges en se préparant à arriver à leurs destinations. Le signal du départ vint les distraire, ils se mirent tous les deux à regarder le quai s’éloigner. Le plus âgé se mit à parler…dehors il faisait déjà nuit …
- Il m’arrive toujours la même chose, quand je voyage : il me semble que c’est ça la vie, la succession d’images, de gestes, de couleurs et d’actes, liés par une mélodie faite de fausses notes qui appartient à un musicien fou. De nombreux évènements dans ma vie sont passés comme glisse le quai que nous venons de laisser derrière nous. J’observais et la vie se passait… Je m’approchais et je m’éloignais, comme maintenant, et pourtant je restais toujours au même endroit. Vous vous demanderez si j’aime voyager seul. Je crois que oui, je l’ai toujours fait de cette façon. Mes solitudes m’entourent, me dévorent. Elles sont toutes là ici avec moi, vous les voyez, on peut les lire jusque dans leurs visages : ma solitude d’homme, ma solitude d’amant, ma solitude d’aujourd’hui et celle d’hier. Elles m’accompagnent inconditionnellement et me font voir ce que j’ai pu être et ce que je n’ai pas été, ce que je suis et ce que je ne serai jamais, ce que j’ai voulu et ce que j’ai perdu. Certains pensent que ma vie était écrite. Moi, je n’y crois pas, et si tout du moins la plus grande partie l’était, je suis sûr que j’ai mis moi-même ma signature sur le reste. Pedro Aráoz, ami inconditionné du pouvoir, pour vous servir.-
L’homme le plus jeune, mélange de sang noir et blanc se trouvait très loin… ses pensées, son regard, son corps créaient par rapport au vieil homme, qui ne cessait de l’observer, un épais mur de silence… il pensait et il pensait..
Finalement tu es là. Tu es là assis en face de moi, tu parles sans arrêt. Je ne t’écoute pas, je t’observe, tout ce que tu racontes, je le sais aussi bien que toi… tu continues à parler…Ton destin a été déterminé il y a bien longtemps de cela, ta lucidité n’arrive pas jusque là, mais tout le monde savait bien comment tu finirais… comme tous les hommes de la famille Aráoz, qui un jour ou l’autre rencontrent ces morts étranges. Toi, Pedro un survivant depuis longtemps, tu n’aurais pas été l’exception, au terme de ton destin c’était moi qui t’aurais demandé des comptes. Je te dévore des yeux et ma haine grandit peu à peu.
Mais ça vous intéresse que je vous raconte ? Je le fais toujours, bien qu’on ne me le demande pas… Je suis un bon narrateur, comme chaque vieux qui d’habitude passe des heures en se rappelant le passé. Mais avec vous je ferai une exception : si vous ne voulez pas je ne vous raconterai rien et nous pourrons faire le voyage en silence, mais si vous acceptez… Oui ? Je vois que vos yeux bougent inquiets, anxieux. Bien…Je vous raconterai tout ce qui me vient à l’esprit, nous profiterons ainsi de ces trois heures qui nous séparent de la capitale. Je crois qu’un événement adapté à la situation est celui du jour où le sénateur Manuel Aráoz a disparu de l’histoire. C’était une journée justement comme aujourd’hui : claire, radieuse, avec un pâle soleil qui coupait l’argile de la Plaza de las Juntas d’ où le sénateur avait promis de partir en montgolfière pour commencer sa campagne électorale contre la Corporation de la viande. La « Gran Corporaciòn », comme l’appelait ses partisans, propriétaires de grands abattoirs, proposait comme candidat à la présidence un autre jeune militaire aux traits indiens, ombragé par la puissante figure du Sénateur. Je me souviens que des délicats nuages de vapeur sortaient des bouches d’égout qui couvraient l’asphalte et créaient au loin un vague ruban blanc qui s’entremêlait avec les pieds agités des passants. Une brise légère chargée de l’odeur d’algues et de mollusques arrivait de la mer. Dans notre pays, les mois précédents à cet événement, les gens avaient dû supporter un climat si insolite que le tropique lui-même semblait être descendu pour s’établir dans les plantations infinies de maïs qui entouraient la ville. Tout le monde semblait changé par ce climat inhabituel. D’ailleurs les abondantes pluies de l’été avaient provoqué l’apparition d’insignifiantes fleurs vertes dans presque toutes les cupules…
Tu parles comme toujours et je n’arrive pas à t’écouter… Je me rappelle de toi, vieil homme, lointain et froid… Parfois j’aurais pu jurer que tu n’étais pas humain. Tu étais le patron et ta peau n’était pas comme celle des autres, tes mains étaient couleur farine, tes pieds à l’aise dans tes sandales, et ton âme… non, tu n’avais pas d’âme.. La douleur ne t’importait pas, tu étais un animal si féroce que je ne réussis pas à reconnaître la grimace difforme que je vois devant moi. Aujourd’hui je te retrouve, vieux, appauvri, avec ton haleine de vinaigre, la même que tu avais quand tu revenais de tes cuites et que tu en voulais au monde entier d’ être né…
- Comme je disais, jeune homme, au début la population ignora les fleurs vertes en croyant qu’elles faisaient partie de la mousse qui poussait autour des écoles, fermées depuis des dizaines d’années pour éviter des frais superflus. Puis, comme la prolifération de ces fleurs avait pris des dimensions retentissantes, on commença à les utiliser après les suggestions diffusées à la radio de la part d’un charlatan qui en démontrait les propriétés miraculeuses avec une arrogante conviction. Le peuple avait besoin de leaders et le « grand guérisseur » était doté d’un fort charisme pour toutes les classes sociales. Nu, il prenait des bains de fleurs vertes pendant les fêtes de la haute société, jusqu’à ce qu’un jour, par erreur, on le trouva alors qu’il était en train d’abuser du chien des Alzaga. Ce fut sa fin. La « sainte-main » fut condamné et enfermé dans une ferme-prison, où on le vit pour la dernière fois se perdre, fou de joie, en sautant dans les champs après une brebis. Pauvre Gaudiño ! C’était un sang mêlé ( mélange d’indien et de noir) aussi laid que bon. Un peu perverti le pauvre, mais bon. Avec de l’argent n’importe qui lui aurait pardonné, mais son crime était grave quand on est pauvre et de couleur.
Comme disait la publicité, parmi les bienfaits des fleurs on énumérait la possibilité de freiner l’alopécie, de faire arrêter de fumer, de raviver les passions, d’aider à maigrir, et de nourrir vingt millions de chômeurs, un record mondial pour l’époque que le pays détenait avec orgueil. En vérité ces fleurs maudites rendaient les gens fous. Il arriva que, l’esprit dérangé par les fleurs, certains personnages publics du moment devinrent de fanatiques idéalistes et portèrent des centaines de chômeurs dans la capitale pour exiger des réformes. Vous voyez, une insolence inouïe ! Un grand trouble ! Pour freiner le mouvement on donna le départ aux plans de « Récolte Citoyenne Nationale de fleurs vertes », dans lesquels on promettait du travail à la masse chômeuse, dans le but, vous me comprenez ?, de la distraire pour un moment. Un grand nombre d’entre eux mourait, comme il fallait s’y attendre, surtout quand ils tombaient des toits dans la tentative de cueillir les fleurs sans les moyens adéquats. Les décès avaient provoqué deux conséquences : la perte du premier rang mondial de chômeurs dans le livre des records, ce qui inquiétait beaucoup les autorités, et la formations de queues kilométriques de la part des moins courageux, qui s’asseyaient en attendant les rafales du vent Aurus qui jetaient à terre cette étrange floraison en en facilitant sa récolte. Malgré tout, des équipes s’organisèrent qui n’arrivaient pas à récolter des toits une si grande production de fleur qui poussaient et s’étendaient partout et sans arrêt. Je ne réussis pas à les goûter, mais je dois dire qu’elles étaient vraiment populaires.
Pour revenir au thème central de mes bavardages, le phénomène qui avait été annoncé comme « l’envol de Aráoz », fut spectaculaire, un fait si réel mais en même temps tellement incroyable que, même si un demi-siècle est passé, les gens s’interrogent encore sur cette disparition mystérieuse et se demandent même si elle s’est vraiment produite. De nombreux faits échappent à ma mémoire de vieillard, je me rappelle seulement avec grande clarté ces détails qui m’impliquaient directement. J’ai du mal à me rappeler d’où je venais ce matin-là… Mais je ferai un effort. C’était le 2 janvier 1943, un jeudi, je courais sur ma bicyclette à travers la rue principale qui ceignait la Cathédrale, quand je vis le ciel s’assombrir derrière les palmiers de la Plaza de las Juntas et un rideau d’une interminable nuit bleue s’ouvrir au-dessus de ma tête. Un énorme feu de flammes noires couvrit le ciel et pendant quelques secondes tous ceux qui venaient de naître se turent… Puis vint la terrible rafale de vent qui me précipita dans l’entrée d’un des métropolitains qui débouchaient sur la place. Quand je repris connaissance, malgré mes contusions, je parvins à monter les escaliers et à observer qu’ Aráoz s’était envolé, mais personne n’avait réussi à le voir, et on ne savait pas non plus où il pouvait être. Les fleurs vertes aussi avaient mystérieusement disparu avec lui.
Savez-vous, mon ami que maintenant, en vous regardant bien, vous me rappelez quelqu’un, mais je ne sais pas bien qui. Comment avez-vous dit que vous vous appeliez ? Non, non peu importe, ne me le dites pas, de toutes façons ma mémoire est fragile et j’oublierais tout de suite sans remède. Continuons à parler si ça ne vous dérange pas. Je crois que ce que je ne vous ai pas encore dit jusqu’à présent, c’est que le Sénateur et moi avions quelque chose en commun. C’était un homme très séduisant, il avait réussi à faire une carrière politique dès le service militaire. Ma mère, une très belle femme, mit le Sénateur au monde lorsqu’elle était très jeune, et quand elle croyait déjà ne plus pouvoir porter d’enfants elle me conçut, après cinq ans d’attentes et quelques rumeurs de mauvaises langues. La famille Aráoz avait la caractéristique d’être fertile et prospère en matière d’enfants, de batailles et de richesses. Au siècle dernier, toutes nos terres, étendues au nord, avaient été obtenues par mon glorieux trisaïeul, Don Camilo Aráoz. Le célèbre vieillard fut habile, avec grand tact, il réussit à concentrer les plus importantes propriétés de tabac du pays , jusqu’à ce qu’un après-midi, au beau milieu des festivités du jour de la Saint Barthélemy, un maudit tigre arrêta son pouvoir grandissant en le cueillant tout distrait et confus dans les jupons d’une jeune fille. Le Sénateur avait hérité de son talent pour le commandement, tout le monde dans la famille l’appelait ainsi depuis qu’il était enfant. C’était le fils aîné, celui qui organiserait tout, et celui qui continuerait la tâche des Aráoz parmi tant de gens ignorants et vulgaires…C’était son devoir envers sa famille et sa classe… malgré quelques rebellions.
Il semblait que les mots étaient sur le point de sortir de la bouche du jeune homme, cependant…il se retient…
Tu as toujours été un malheureux. Tant qu’a duré l’époque du Sénateur, tu as vécu dans son ombre, et puis tu t’en es allé comme le plus perdant d’entre les perdants, écrasé sous le poids de tes croix, comme mort en cette vie pour vivre, te remplissant de dettes de jeu…vivant une vie d’apparences…
Et moi, je me demande qui tu étais en réalité ? Celui qui parle maintenant, le pauvre vieux qui meurt un peu plus chaque jour, celui qui raconte les grandeurs pour cacher ses bassesses, peut-être tous ou personne. Tes paroles continuent à être des lames pour moi…
-Ma mère, une brillante femme d’affaires, occupée dans le secteur des céréales, était contraire à ce que le Sénateur fréquente autant de canailles à l’époque. En effet, après l’apparition des fleurs vertes, comme conséquence des bains, il était tombé amoureux de Zulema Pintos, une sage-femme noire, bien faite qui, de son regard dominait les soupirs de Manuel. Ce fut ainsi que, ayant déménagé en ville pour étudier, faisant fonction d’yeux et d’oreilles de ma famille, je vins à savoir les vrais plans de mon frère tombé dans la folie et la stupidité par amour ou par…sorcellerie.
Le Sénateur, contrairement à ce que chacun attendait, était en train d’organiser secrètement la collectivisation des terres…une telle folie ! Impossible à croire, non ? Avec l’instauration des lois sociales qui bouleverseraient la société traditionnelle, en favorisant « les mains du travail », comme il les appelait ces paresseux de noirs ! Braves gens, d’ailleurs. On ne pouvait l’expliquer que par l’influence d’une sorcière, et par sa magie vaudou et ses maudites fleurs. Le Sénateur avait été toute sa vie un ennemi déclaré d’idiotie semblables, et en pleine maturité alors ce n’était vraiment pas le moment de commencer à délirer. Je sus, en fouillant dans ses papiers, que le vol en montgolfière aurait obtenu des adhésions dans les provinces pour ensuite donner finalement le coup de grâce lors des élections d’avril. Il donna un comte-rendu détaillé de sa stratégie à ma mère. Sa première réaction fut de consulter les tarots et les runes, en convoquant ses relations, parmi lesquelles il y avait des numérologues, des astrologues, des voyants et des sorciers, dans le but d’éviter que son fils continue à faire des erreurs et s’éloigne de ses ordres. Entre autre, pour ne rien laisser au hasard, elle se réunit avec ceux de la Corporation et se mit à travailler pour sauver son fils des griffes de Zulema et de son bâtard. Le lendemain matin, ma mère m’appela et me demanda de livrer une lettre à mon frère, à midi pile du jour de « l’envol », juste avant le décollage. Ah ! Vu ? Je me suis rappelé de tout ce que j’étais en train de faire ce matin-là : je pédalais vers la place pour remettre la lettre à mon frère quand l’éclipse se produisit, la plus grande éclipse totale de soleil du siècle, qui renvoya les festivités. Personne ne sait vraiment ce qu’il advint cependant, quand le trouble diminua et la lumière revint, la montgolfière et le Sénateur avaient disparu de la face de la terre sans laisser de traces. Je ne comprenais pas bien ce qui se passait, comme les milliers de personnes qui restèrent stupéfaites et désolées devant ce fait. La Garde Civile décida de s’informer du destin de la montgolfière et de son passager auprès de l’aéronautique, mais aucun pilote ne put en retrouver les traces. La recherche continua pendant des mois et même ma mère organisa des réunions secrètes avec ses relations pour savoir où il se trouvait. Tout cela en vain. Jamais personne n’arriva à les retracer. Ses partisans l’attendent encore, et croient qu’il se trouve en un quelque lieu secret du monde en train de chercher des fonds pour la collectivisation . Mais la vérité c’est qu’avant que je lui tende l’enveloppe avec l’acte de décès de Zulema, celle-ci était venue le rejoindre depuis l’au-delà et l’avait emporté…allez savoir où…aucun des amis sorciers de ma mère n’était jamais parvenu à le faire revenir de là.
En ce qui concerne le bâtard, il vécut dans la estancia pendant sept ans. Moi-même j’ai dû m’occuper de ce fardeau par compassion, vu qu’il n’était même pas capable de maintenir l’ordre dans le haras. J’ai eu aussi des problèmes avec lui, et quand je me suis aperçu qu’être généreux ne servait à rien, je l’abandonnai dans la campagne, où il doit certainement être mort…Il était faible, inutile et sous-alimenté …Mais… mon ami jusqu’à maintenant c’est seulement moi qui ai parlé sans m’arrêter. Qu’en dites-vous ?
-Ce fut exactement ainsi, de la manière dont vous le racontez Monsieur Aráoz… Moi aussi je m’en rappelle et ma mémoire n’est pas fragile, je la conserve toujours en moi…
_Excusez-moi, j’aime entendre votre voix après tant de monologues, maintenant que nous sommes presque arrivés à destination, cependant comment savez-vous que cela s’est passé ainsi ?C’est la première fois qu’en racontant cette histoire je rencontre quelqu’un qui connaisse totalement la vérité…En réalité…Qui êtes-vous ?
- Moi ..Qui je suis ?…Moi j’étais cet enfant, celui que vous avez chassé… Le fils du Sénateur. Je m’appelle Sebastian Pintos…
Une sueur froide s’empara du front du vieil homme, il crut recevoir des soufflets comme l’asphalte, il regarda le couloir, mais il n’y avait personne qui puisse l’aider. Ce qu’il entendait ne pouvait pas être vrai…
Je sais ce que vous êtes en train de penser…Cependant moi aussi je suis cette réalité. Ma mère n’était pas du tout une sorcière, et mon père ne fut ni entraîné dans le néant, ni pris de folie. Au contraire les derniers instants de son existence furent son unique salut dans une vie pleine de farces et de craintes, de commodités autant que de mensonges. Il avait un cœur bon, rendu muet par le poids de sa famille, et les fleurs vertes furent les seules qui l’aidèrent à le faire renaître comme être humain, ce que vous avez perdu il y a bien longtemps, irrémédiablement. Il mourut comme ma mère de la main des sbires de la Corporation, payés par cette « fille de chienne » qui avait pourtant été votre mère… Il est temps, Monsieur Pedro Aráoz, que je recouvre vos dettes. Adieu.
Tout d’un coup, on entendit les freins, et un bruit sourd et sec. Le train s’arrêta, et de même le cœur de Pedro Aráoz.
Sebastian Pintos descendit du train, il esquiva quelques bagages et se perdit dans la multitude, en accélérant le pas. Il emportait avec lui une lourde malle et deux hommes l’aidaient. Avec les premières brises du matin, une fleur verte tomba du bord de son chapeau.
Le corps de Pedro Aráoz ne fut jamais retrouvé.
Viviana Silvia Piciulo est née à Buenos Aires (Argentine) en 1963. Après sa maîtrise d’histoire obtenue à l’université de Buenos Aires, elle a travaillé comme professeur universitaire à la chaire d’Histoire Sociale de la Science de la même université, en effectuant des recherches sur l’immigration italienne en Argentine comme boursière du C.N.R. En 1991, elle a gagné le concours du meilleur essai « Il Viaggio e l’Avventura (Le Voyage et l’Aventure) » (Ambassade Italienne à Buenos Aires et Alitalia), et obtenu en 1992 une bourse d’études du Ministère des Affaires Etrangères italien, auprès de l’Université de Bologne. En 1996, elle a reçu le prix de narrative brève institué par le Secrétariat de la Culture de la Ville de Buenos Aires. Elle habite à Bologne depuis 1992, où elle a continué jusqu’à maintenant ses recherches et ses publications sur l’histoire de la migration italienne à travers des bourses d’études et des fonds de recherche de fondations italiennes. Elle effectue depuis 2001 des projets interculturels de littérature animée à travers son association « Speccchio Lucente » et collabore avec plusieurs universités, écoles et ONG italiennes.