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ENQUÊTE SOCIOLINGUISTIQUE

Abdelmalek Smari

ENQUÊTE SOCIOLINGUISTIQUE SUR LES LANGUES D’IMMIGRATION AFRICAINE EN LOMBARDIE

Données sociologiques

1)Quel est votre nom ?

Je m’appelle Abdelmalek Smari

2)Quelle est votre âge ?

Je suis né en 1958

3)Quelle est votre nationalité ?

Algérienne

4)Quel/le est votre village/ville d’origine ?

Ma ville d’origine est Constantine

5)Pourquoi avez-vous décidé d’émigrer ?

Je croyais pouvoir faire des études supérieures en France.

6)Pour quelles raisons avez-vous choisi l’Italie ?

J’ai choisi l’Italie parce que ce pays était plus accessible pour nous, les

Algériens, et puis il était à la porte de la France.

7)Vous êtes en Italie depuis combien de temps ?

Je suis en Italie depuis presque 17 ans, depuis 1992.

8)En quelle année êtes-vous arrivé(e) en Lombardie ?

La nuit même de mon arrivée à l’aéroport de Rome, je pris le train pour Milan.

9)Dans quel/le village/ville lombard(e) habitez-vous ?

J’habite à Milan

10)Pourquoi avez-vous choisi ce village/cette ville ?

Cette ville m’avait été conseillée par un ami qui avait bien compris que le Sud n’avait pas de grandes promesses ni pour le travail ni pour la vie culturelle…

11)Vous habitez au centre ville ou en banlieue ?

J’habite au centre ville.

12)Vos voisins, sont-ils surtout des étrangers, des italiens ou tous les deux ?

Mes voisins sont surtout des Italiens

13)Quel est le niveau d’études que vous avez atteint dans votre Pays ?

Je suis licencié en psychologie clinique.

14) Est-ce que votre titre d’études a été reconnu ici ?

Non, je devrais le faire équivaloir avec celui italien, mais il y avait tellement de bureaucratie que je dus y renoncer.

15) Quelle est votre profession ?

Je travaille comme employé de bureau.

16)Êtes-vous satisfait(e) du travail que vous faites et pourquoi ?

Oui j’en suis satisfait car c’est un travail qui me permet de rester dans une ambiance de livres et de culture. Et puis, c’est un travail léger ou élastique puisque je fais le part-time. Ce qui me permet de consacrer plus de temps à l’écriture surtout.

17) Vos collègues au travail, sont-ils surtout des étrangers, des italiens ou tous les deux ?

Pour le moment ils sont tous des Italiens.

18) Avec qui cohabitez-vous ?

Je vis avec une Italienne.

19) Êtes-vous marié(e) ou avez-vous un(e) copain(copine) ?

Nous ne sommes pas mariés.

20) Avez-vous des enfants ?

Non

21) Sont-ils nés en Italie ou pas ? Souhaitez-vous que vos enfants se sentent italiens ou qu’ils gardent leur identité d’origine ?

Quelle est votre religion ?

Ma religion est l’Islam

22) Êtes-vous pratiquant(e) ?

Je suis musulman un peu à ma manière. Je conçois la religion, à l’instar des autres systèmes de socialisation mis en place par l’histoire et la culture, comme une espèce d’échelle où il serait préférable de se hisser jusqu’au plus haut gradin (qui en réalité n’existe pas), mais, qui ne le veut ou ne le peut, il n’a qu’à s’arrêter là où il épuise ses forces et ses capacités, et aussi ses désirs et sa volonté.

23) Dans votre temps libre, vous fréquentez surtout des compatriotes, des italiens ou tous les deux ?

Mes amis compatriotes sont très peu et habitent d’autres villes. Quand mon temps et mes soucis me laissent un peu de temps je puis voir quelques rares amis italiens.

24) Fréquentez-vous des associations ? De quel type ?

S’il m’arrive de fréquenter des associations elles doivent être d’ordre culturel. Avant je fréquentais jusqu’à 2-3 associations à la fois, maintenant je suis un peu en hibernation.

25) Vous comptez rentrer dans votre Pays d’origine un jour ou vous projetez rester en Italie toute votre vie ?

A vrai dire je ne me pose pas ce genre de problèmes. L’Algérie est à une heure trente de Milan. Terminer ma vie ici ou ailleurs, ce n’est pas de mon ressort.

26) Avec quelle fréquence retournez-vous dans votre Pays d’origine ?

Pour le moment, je me rends en Algérie une fois par an.

27) Souhaitez-vous garder un lien avec votre patrie ? Par quels moyens ?

Bien sûr, voyons ! Je garderai ce lien par mes visites annuelles, par mes communications avec les amis et les parents (à travers téléphone, sms, mails et vidéo conférences), par la lecture des journaux, revues et livres, par l’écoute de la musique, par la télé, par l’écriture enfin…

28) Êtes-vous informé(e) de ce qui se passe en Italie ?

Assez informé – dirais-je.

29) Êtes-vous informé(e) de ce qui se passe dans votre Pays d’origine ?

J’ai une information sommaire mais assez ajournée de ce qui se passe dans mon pays.

30) Vous vous sentez bien intégré(e) dans la société italienne ?

Bien que je n’accepte pas le mot « intégration » - car outre le fait qu’il est flou et qu’il ne veut rien dire, il sonne à mes oreilles comme une violence épistémologique – je vais te répondre quand même en essayant de lui donner ma définition propre : Je manie assez bien les outils de la citoyenneté « italienne » pour pouvoir vivre avec les Italiens dans un respect mutuel. Je ne suis donc pas une feuille jaune et morte que l’automne a détachée d’un rameau ; bien au contraire je suis un rameau vert, vivant ; vivant par moi-même.

31) Quel est votre sentiment vis-à-vis de votre identité étrangère en ce Pays ?

L’étiquette est toujours l’autre qui nous la colle, d’ailleurs sur un habit superficiel et amovible, mais le sens de ce que nous sommes vraiment et ce que sentons être il n’y a que nous-mêmes qui en possédons les clefs et les brides. Je ne suis pas un psychisme morcelé, mais une personne totale et une, qui se structure d’abord pour structurer le monde et l’intégrer à son entité ensuite. Mon identité c’est moi-même ; et de ce fait je ne suis pas et je ne me sentirai jamais étranger, quelque soit le pays qui m’abrite.

32) Vous pensez que vous arriverez, un jour, à percevoir vous-même comme italien(ne) ?

Franchement, cette idée ne m’est jamais passée par la tête. Et je ne pense pas qu’elle puisse un jour avoir quelque sens pour moi ou qu’elle me soit de quelque pertinence.

Quelle est votre langue maternelle ?

L’arabe est ma langue maternelle et paternelle aussi.

1) Où et de qui l’avez-vous apprise ?

Je l’ai tété avec les premières gouttes de lait de ma mère.

2) Quand vous étiez dans votre Pays d’origine, en quelles occasions, avec qui et dans quels lieux parliez-vous dans votre langue maternelle ?

Cette langue, je la parlais dans toutes les circonstances de ma vie sauf à l’école aux cours de français ou plus tard dans les amphithéâtres de l’université.

3) À votre avis, quel est votre niveau de maîtrise de cette langue en ce qui concerne l’écrit et l’oral ?

Je la maîtrise assez bien en écrit comme en oral même si, à l’instar de toutes les langues du monde, elle dépasse les capacités de l’inpidu…

4) Cette langue, où est-elle diffusée, à part dans votre ville/village d’origine ?

Cette langue est diffusée en toute l’Algérie sauf dans quelques régions décidément berbérophones comme par exemple le cœur de la Kabylie, dans les Aurès, chez les Mozabites ou les Touareg. L’arabe est la langue de la majorité des Algériens. Et puis elle est la langue officielle de l’Algérie.

5) Est-ce une langue liée à un groupe ethnique en particulier ?

Je ne pense pas ; les habitants de l’Algérie (dits Arabes), sont des berbères dont la majorité a adopté la langue arabe.

6) Est-ce une langue plutôt à tradition orale ou écrite ?

Il existe bien un caractère (écriture) arabe et ça depuis deux ou trois millénaires. Caractère au moyen duquel la philosophie des Arabes (arabophones), leur littérature, leur science, leur histoire, leurs mythes, leurs traditions et leurs folklores ont été registrés, préservés et transmis de générations en générations. Elle est la langue d’une très importante civilisation. Elle ne peut donc être que de tradition écrite par excellence. Il reste cependant une caractéristique inhérente à toutes les langues de civilisations, centralisatrices donc : les parlers populaires, eux, tendent à être de tradition orale. Une sorte de pision des rôles ?

7) Pourrait-on la définir comme une langue majoritaire dans votre Pays ?

Oui, c’est une langue majoritaire.

8) Est-ce que cette langue possède un statut officiel dans votre Pays d’origine ?

Comme je l’ai anticipé, elle est la langue officielle de l’Algérie.

9) Si non, pensez-vous qu’elle devrait l’avoir ? Pourquoi ?

Est-elle enseignée dans les écoles ou y a-t-il des écoles où cette langue est employée comme langue d’enseignement ? Êtes-vous d’accord avec cela ?

L’arabe avec, récemment, tamazight (le berbère), constituent les deux langues d’enseignement en Algérie.

10) En général, en quelles occasions, par qui et dans quels lieux votre langue maternelle est-elle parlée dans votre patrie ?

Dans toutes les situations de la vie et dans presque tout le territoire algérien, l’arabe est parlé.

11) Est-elle utilisée surtout au niveau oral ou au niveau écrit ?

Elle est utilisée au niveau de l’écrit et de l’oral.

12) Vous estimez votre langue maternelle prestigieuse ?

Elle est très belle mais à cause de notre retard civilisationnel (causé en grande partie par le colonialisme français surtout), quelques uns parmi nous la trouvent un peu moins prestigieuse. Mais ça ne les empêche pas d’en être fiers, puisque justement ils n’ont qu’elle comme langue. Les autres langues appartiennent aux autres.

13) Vous pensez qu’elle pourrait être une connaissance utile dans le monde professionnel ?

Certainement, car elle est l’une parmi les langues officielles de l’O.N.U.

14) Vous vous considérez heureux(se) ou orgueilleux(se) de connaître cette langue ?

Oui j’en suis très heureux et très orgueilleux.

15) Vous croyez qu’elle fait partie de votre identité ? De quelle manière ?

Elle a un mérite ontologique dans la constitution de ce que nous appelons identité, mais elle n’est pas mon identité. Celle-ci est cet équilibre actuel, toujours instable et toujours à définir, entre ma sensibilité, mes rapports avec le monde et les autres créatures, la course du temps et des évènements de mon existence. D’ailleurs cette langue, bien que maternelle, n’est plus la seule par quoi j’exprime mes désirs et cette identité même !

16) Quels sensations, sentiments et souvenirs associez-vous à cette langue ?

Personnellement, j’associe à cette langue une poésie de grande beauté, des métaphores et mots d’un fol amour, l’espoir mystique et la sérénité de l’être qui émanent de n’importe quel verset du Coran.

17) Pouvez-vous la définir avec quelques adjectifs ?

Elle est une langue riche, rationnelle et sensible à la fois ; elle est toute musique et elle est belle et puis elle est mienne.

18)L’apprendriez-vous à vos enfants ? Pourquoi ?

Très probablement, car ne pas la partager avec les autres, ce serait de l’avarice et de l’ingratitude. Ce serait aussi une sorte de linguicide. Si je l’aime, elle doit vivre. Et elle ne vivra qu’en se faisant don et générosité.

19) Si vous avez déjà des enfants, parlez-vous habituellement avec eux dans cette langue ? Pourquoi ?

L’amour que j’ai pour ma langue maternelle ne m’a pas empêché d’apprendre d’autres langues. Pour cette raison, je voudrais que nos enfants apprennent leur langue maternelle et celles des autres ; et ça ne serait que richesse sur richesse pour eux.

20) Voudriez-vous qu’en Lombardie et en Italie en général votre langue maternelle soit plus valorisée, par exemple dans les écoles ?

Je voudrais bien, mais je n’en espère pas trop, car en Italie il n’y a pas que ma langue qui a besoin d’être valorisée. Il y des dizaines et des dizaines d’autres langues et réalités linguistiques. Mais je ne pense pas que l’Italie ait envie de ça, qu’elle en ait les moyens ou qu’elle en soit capable… Et puis elle a ses propres moutons dont elle devrait s’occuper.

21) Depuis que vous êtes en Italie, vous vous servez encore de votre langue maternelle ? Dans quelles situations ?

(voir la réponse à la question 29 de Données sociologiques)

22) Connaissez-vous d’autres langues ou dialectes (sauf italien et français) ?

Quelques dialectes arabes et un peu d’anglais

23) Comment l’avez-vous apprise(s) ?

Je les ai appris à travers l’école, les fréquentations, les chansons et le films.

24) La/les maîtrisez-vous au même niveau que votre langue maternelle ?

Non.

25) L’/les avez-vous jamais réellement employée(s) dans votre vie ? En quelles occasions ?

Durant mes voyages, mais rarement, ou dans cette ville désormais cosmopolite qui est Milan.

1) Comment, où et de qui avez-vous appris la langue française ?

A l’école

2) Quand vous étiez dans votre Pays d’origine, en quelles occasions, avec qui et dans quels lieux parliez-vous en français ?

A l’école ou dans l’enceinte universitaire mais seulement durant les cours de français ou se déroulant en français.

3) À votre avis, quel est votre niveau de maîtrise de cette langue en ce qui concerne l’écrit et l’oral ?

J’ai un bon niveau en écriture. L’oral est un peu défaillant car je n’utilise que rarement cette langue.

4) Au niveau oral, mélangez-vous souvent la langue française avec votre langue maternelle et vice-versa ?

Dans le dialecte algérien il y a un peu de francisismes. Souvent je tends à user des expressions françaises quand je parle de psychologie ou des autres disciplines que j’avais étudiées en français.

5) Projetez-vous d’améliorer votre connaissance de la langue française ? Par quels moyens ?

Par la lecture et l’écriture et si c’est possible, par les voyages.

6) Pourrait-on la définir comme une langue majoritaire dans votre Pays ?

Prestigieuse, peut-être, mais pas majoritaire. Non.

7) Est-ce que cette langue possède un statut officiel dans votre Pays d’origine ?

Non, elle a plutôt un prestige mais elle est plus une contrainte historique.

8) Si non, pensez-vous qu’elle devrait l’avoir ? Pourquoi ?

Elle ne devrait pas l’avoir, à moins qu’on ouvre la porte en Algérie à toutes les langues du monde pour qu’elles deviennent officielles !!!

9) Est-elle enseignée dans les écoles ou y a-t-il des écoles où cette langue est employée comme langue d’enseignement ? Êtes-vous d’accord avec cela ?

Elle est enseignée à la grande. Et c’est juste et nécessaire. Quant aux écoles où cette langue est employée comme langue d’enseignement, je mets quelques réserves : elles doivent être des écoles algériennes (dans leurs programmes surtout).

10) En général, en quelles occasions, par qui et dans quels lieux la langue française est-elle parlée dans votre patrie ?

A part quelques ministres, quelques médecins ou des immigrés illuminés, je n’ai pas eu encore l’honneur de rencontrer quelqu’un qui la puisse parler correctement au de là de 5 ou 6 phrases. Quant au français cassé, même les maçons arrivent à le mastiquer parfois.

11) Est-elle utilisée surtout au niveau oral ou au niveau écrit ?

Je pense que les deux niveaux soient ex æquo.

12) Vous estimez la langue française prestigieuse ? Vous pensez qu’elle pourrait être une connaissance utile dans le monde professionnel ?

Très utile.

13) Comment voyez-vous le français par rapport à l’anglais ?

C’est une langue comme les autres. L’avantage et la différence est que je la connais mieux.

14) Vous vous considérez heureux(se) ou orgueilleux(se) de connaître la langue française ?

Je suis surtout heureux que mes efforts consacrés à l’apprentissage de cette langue soient aboutis à des résultats optimaux.

15) Vous croyez qu’elle fait partie de votre identité ? De quelle manière ?

C’est un instrument qui me permet d’enrichir persement ma sensibilité et ma culture. Quant à mon identité, c’est moi-même, c’est ma volonté et mes désirs qui la constituent et la nourrissent.

16) Quels sensations, sentiments et souvenirs associez-vous à cette langue ?

Ici aussi des poèmes, des belles lectures que nous faisait l’enseignant de l’école élémentaire, des mots d’amour que j’écrivis quand j’étais adolescent, le rêve de pouvoir publier des poèmes ou quelque roman en français,

17) Pouvez-vous la définir avec quelques adjectifs ?

Langue de la littérature moderne, de la philosophie, rationnelle par Des Cartes, ironique par Voltaire, douce et sensuelle par ses poèmes et ses chansons, cruelle par la littérature du colonialisme.

18) Ne vous est-il jamais arrivé de penser en français au lieu de votre langue maternelle ?

Je pense que pour ce qui me concerne l’inpidu humain n’apprenne en réalité qu’une seule langue, sur laquelle les autres viennent se poser, se greffer, s’intégrer pour renforcer la première et constituer enfin la langue personnelle (personnalisée) de l’inpidu.

19) Si vous vouliez composer un poème, l’écririez vous en français ?

S’il me vient en français je l’écris en français. Les langues greffées sur la langue maternelle d’un inpidu donné sont comme des branches ; chacune a ses senteurs propres. Si les vent de l’inspiration souffle de la part des branches françaises c’est un poème à senteur française qui s’ébranle et voit le jour… ainsi sera-t-il pour l’arabe, l’italien, le tagalog ou l’urdu…

p class=”domanda”>20) Percevez-vous encore la langue française comme une langue de domination coloniale ?

Je ne la perçois pas ainsi : au contraire, ce sont ses mots mêmes frappés dans une telle réalité fasciste qui nous viennent rappeler le passé colonial des gens de cette langue et ce que ces gens ont fait de nous particulièrement, les Algériens. Attention, cette littérature colonialiste ne s’est pas effacée du langage et des consciences donc.

21) Selon vous, pourrait-on considérer le français comme une langue africaine ?

Pourquoi pas ; s’il se trouve des peuples qui le veulent… ?

22) D’après vous, est-il juste que des auteurs africaines écrivent leurs oeuvres en français ?

Wittgenstein disait que la connaissance n’est la propriété privée de personne. Ainsi doit-il être avec les langues qui appartiennent plus au domaine cognitif, patrimoine de toute l’humanité, qu’à autre chose. Et puis publier en français c’est se garantir un marketing efficace et sûr…

23) À votre avis, est-il bien que des médias (journaux, magazines, télévision, radio, etc.) dans votre Pays d’origine fassent recours à la langue française ?

C’est légitime et nécessaire pourvu qu’ils ne mélangent pas les genres et monstruosent (de monstruosité) ces mêmes langues mises en contact.

24) Pensez-vous qu’on donne trop de place à cette langue dans votre Pays ?

De place pour cette langue et pour d’autres encore, il y’en a en Algérie. Ici aussi, le problème est que les choses dans le tiers-monde se font en style tiers-mondain : toujours tronquée.

25) Avez-vous jamais été en France ?

p class=”domanda”>Trois ou quatre fois.

Quelle est votre opinion à propos de la France et des français ? p class=”domanda”>Je n’ai pas la science du Genevrino de Dostoïevski pour pouvoir écrire un traité sur la France et les Français…

26) Avez-vous jamais lu des oeuvres littéraires d’auteurs français ?

Des centaines

27) Comment qualifieriez-vous le français que vous parlez par rapport au français parlé en France ?

Franchement je suis trop ignorant de ce français là. Ils doivent être un peu proche l’un de l’autre.

28) Apprendriez-vous la langue française à vos enfants ? Pourquoi ?

Oui car c’est une richesse de sensibilité et de culture.

29) Si vous avez déjà des enfants, parlez-vous habituellement avec eux dans cette langue ? Pourquoi ?

Non je n’ai pas d’enfants. A la perpétuation du français, ce sont les Français qui y pensent.

30) Depuis que vous êtes en Italie, vous vous servez encore de la langue française ? Dans quelles situations ?

La lecture et l’écriture.

31) Pourriez-vous décrire une occasion dans laquelle cette langue vous a été particulièrement utile en Italie ?

Durant l’écriture de mon premier roman et durant le processus d’apprentissage de l’italien.

32) Voulez-vous garder la connaissance de cette langue pour le futur, ou pensez-vous que, habitant en Italie, le français ne vous sera plus nécessaire ?

Dans mon cas, une question du genre n’a pas de sens.

1) Comment, où et de qui avez-vous appris la langue italienne ?

Dans une école du soir près une association culturelle. Mais me trouver déjà parmi les Italiens m’a aidé beaucoup et m’a encouragé à suivre les cours avec assiduité.

2)Combien de temps vous a-t-il fallu ?

Ce n’est pas facile à le dire ; je continue jusqu’à ce moment de l’apprendre. A comprendre en général un discours de vie quotidien j’ai mis plus d’une année.

3) Est-ce que la connaissance de la langue française vous a aidé dans l’apprentissage de l’italien ?

Le français m’a aidé beaucoup.

4) Est-ce que les médias (journaux, magazines, télévision, radio, etc.) vous ont aidé dans l’apprentissage de l’italien ?

J’avais dans ces temps-là une petite radio que j’écoutais presque nuit et jour ! Je m’évertuais de lire et de parler aux gens.

5) En quelles occasions, avec qui et dans quels lieux parlez-vous en italien ?

Puisque je passe ma vie avec les Italiens, c’est avec eux que je l’utilise.

6) Quand vous étiez dans votre Pays d’origine, aviez-vous déjà eu des occasions de parler en italien ? Avec qui et dans quels lieux ?

Non.

7) À votre avis, quel est votre niveau de maîtrise de cette langue en ce qui concerne l’écrit et l’oral ?

Pour un Etranger, mon niveau est très performant.

8) Au niveau oral, mélangez-vous souvent la langue italienne avec la langue française et vice-versa ? Et la langue italienne avec votre langue maternelle et vice-versa ?

Ça m’arrive avec les deux langues sœurs français/italiens. Parfois je ne me rends pas compte en laquelle des deux je suis en train de parler ou d’écrire !

9) Projetez-vous d’améliorer votre connaissance de l’italien ? Par quels moyens ?

Bien entendu ! et je le ferai par la lecture et par mon vécu quotidien.

10) Croyez-vous qu’une bonne maîtrise de l’italien soit nécessaire pour bien s’intégrer dans la société italienne ?

Je crois que la connaissance de l’italien, pour ce qui me regarde, sert pour lire avec dignité et décence Dante ou Leopardi.

11) Vous estimez la langue italienne prestigieuse ?

Elle est la langue de Dante et d’Italo Calvino. Et puis c’est celle de Machiavel, de Vico, d’Umberto Eco, de Galilée et de Roberto Benigni et de Fo’… n’est-ce pas suffisant comme prestige ?

12) Vous pensez qu’elle pourrait être une connaissance utile dans le monde professionnel ?

Sans doute !

13) Vous vous considérez heureux(se) ou orgueilleux(se) de connaître la langue italienne ?

Oui, mais ici aussi c’est grâce à mes efforts

14) Vous croyez qu’elle fait partie de votre identité ? De quelle manière ?

Pour moi elle devenue un élément fondamental qui enrichit ma sensibilité, mon trésor linguistique et mon curriculum vitae aussi.

15) Quels sensations, sentiments et souvenirs associez-vous à cette langue ?

C’est une langue qui m’avait séduit avec sa musicalité déjà sur l’avion qui me portait à Rome pour la première fois dans ma vie.

16) Pouvez-vous la définir avec quelques adjectifs ?

Plus je l’apprends, plus j’apprends qu’elle est riche ; comme si en m’apprenant des mots et des expressions elle s’enrichissait elle-même ! C’est pourquoi elle est généreuse. Elle est belle comme les mots et les métaphores de ses poètes et écrivains. Elle est aussi la langue de l’avant-garde scientifique et artistique. Et sa musique est à la hauteur de la musique italienne…

17) Ne vous est-il jamais arrivé de penser en italien au lieu de votre langue maternelle ? Si vous vouliez composer un poème, l’écririez vous en italien ? Avez-vous jamais lu des oeuvres littéraires d’auteurs italiens ?

Je lis dans les trois langues en les alternant.

18)Quand vous vous approchez au médias (journaux, magazines, télévision, radio, etc.), choisissez-vous des journaux, des films ou des émissions, etc. en italien, en français ou dans une autre langue ?

Mon critère pour choisir une langue est : l’œuvre est en arabe, je ne la lirais qu’en arabe… idem pour le français… idem pour l’italien.

19) Seriez-vous heureux si vos enfants apprenaient l’italien ? Pourquoi ? Si vous avez déjà des enfants, parlez-vous habituellement avec eux dans cette langue ? Pourquoi ? Pensez-vous que l’apprentissage de l’italien pourrait s’avérer au détriment de la connaissance du français et de votre langue maternelle, pour vous et vos enfants ?

Non, ce serait un cumul de richesses…

20) Jugeriez-vous bien le fait d’être plurilingue, pour vous et vos enfants ?

C’est utile et nécessaire dans notre époque connaître le plus de langues possible.

21) Pourquoi avez-vous choisi de vous installer en Italie plutôt que dans un pays francophone ? Ne pensez-vous que la connaissance préalable du français aurait pu vous faciliter dans une situation d’immigration par exemple en France ou en Belgique ?

J’ai déjà dit que l’entrée en France était difficile pour moi. Mais quand les choses avaient commencé à s’arranger pour mes projets, je découvris que j’avais tissé des amitiés et des amours, non pas avec les personnes mais avec les lieux et le climat, avec la langue qui me plaisait beaucoup. J’avais peut-être trouvé à Milan ce que je voulais aller chercher à Paris !

22) Quelle est votre opinion à propos de la Lombardie et de l’Italie en général ?

L’Italie est un pays dynamique. Et c’est ce dynamisme qui la rend moins ennuyeuse

23) Comment jugez-vous les lombards habitant dans votre ville/village et les italiens en général ?

Pour moi, les hommes sont de la même boue (negra e fredda) que quelque feu s’entête à éclairer et à réchauffer. Koullouna fil hawa sawa.

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Supplemento

(ISSN 1824-6648)

Abdelmalek Smari: il poeta della liberta'

A cura di raffaele taddeo

 

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Anno 9, Numero 36
June 2012

 

 

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